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Césars, Crispus, Constantin II et Constance II dans cet ordre pré-établi auxquels viennent se joindre Hélène et

Fausta. L’atelier fonctionne alors avec deux officines (lettres grecques A et B). Seuls Constance II et Fausta ne sont

recensés que pour la première officine. Cette dernière semble avoir frappé normalement pour Constantin Ier (RIC.

7) et Constance II (RIC. 10) et semble rare pour Fausta et Hélène et exceptionnelle pour Crispus. Le même phénomène

se répète pour la deuxième officine pour Crispus ce qui pourrait confirmer une date tardive d’ouverture de l’atelier

à l’été 326 et la disparition rapide du César du monnayage du fait de son élimination après la découverte du

« pseudo complot » ou de l’adultère supposé avec sa belle-mère, Fausta. La seconde officine semble plus courante

pour Constantin II (RIC. 9) et Hélène (RIC. 11), plus rare pour Constantin Ier bien que représentée. Il semble donc

difficile d’imposer une hiérarchisation dans le travail des officines.

En revanche, cette émission reste rare quels que soient les personnages et les revers comparée aux autres ateliers

orientaux comme Héraclée, Nicomédie et Cyzique. Le démarrage de l’atelier semble avoir été lent et sporadique avec

l’utilisation seule de deux officines. Nous rappelons que nous n’avons proposé que 91 nummi de cette période

pour l’atelier de Constantinople contre 203 à l’atelier d’Héraclée, 126 pour celui de Cyzique par exemple.

La datation de cette émission doit se limiter à l’année 326 et ne peut dépasser la nouvelle année. Nous allons

trouver au total six émissions différentes pour la période 326-329, début 330 ce qui pourrait correspondre à un

rythme annuel de production.

La deuxième émission de l’atelier présente un faciès complètement différent avec plusieurs éléments nouveaux dont

l’introduction de quatre nouveaux types de revers réservés à Constantin Ier (RIC. 16 à 19) et le recours au type

courant pour les Constantin II et Constance II Césars avec PROVIDENTIAE CAESS et la traditionnelle porte de

camp. Si Crispus et Fausta ont normalement disparu du monnayage, l’absence d’Hélène, plus énigmatique avait

parfois laissé dater cette émission postérieurement à la mort de l’augusta, soit en 329.

Une troisième officine s’ajoute aux deux déjà existantes. Une hiérarchie semble se mettre en place au sein de

l’atelier, excepté le revers SPES – PVBLIC avec le labarum surmonté d’un chrisme qui n’est frappé que dans une

seule officine (A) et reste très rare malgré l’apparition remarquée de faux sur le marché pour ce type et surtout le

suivant (RIC. 19 et 26) (the Celator 2010). La première officine (A) semble réservée au type GLORIARO-MANORVM

(RIC. 17), la deuxième (B) au type LIBERT-A-S – PVBLICA (RIC. 18) et le type GLORIA-EXERCITVS est frappée

avec la lettre gamma pour la troisième officine. Les deux César semblent se partager la troisième officine avec leur

père (RIC. 20) pour Constantin II et (RIC. 21) pour Constance II. Cependant un exemplaire de ce type est associé

à la première officine (A) à moins que ce type ne soit une erreur de lecture liée à la première émission (RIC. 10).

Nous pouvons dissocier les nummi des deuxième et troisième émissions grâce aux bustes. En effet, les monnaies

de la deuxième émission présentaient toutes des bustes laurés tant pour Constantin Ier (RIC. 16-19) que pour les

Césars Constantin II (RIC 20) et Constance II (RIC 21). Cette deuxième émission se placerait en 327. Tandis que

la troisième émission se définit par l’introduction de bustes diadémés pour Constantin Ier pour les quatre mêmes

revers (RIC. 22-26). Pour les Césars, la différence est plus subtile. Depuis le début des émissions Constantin II

présentait un buste (A*) et Constance II un buste (A*1). Lors de la troisième émission, Constantin II récupère un

buste militaire (B*) avec cuirasse tandis que Constance II récupère l’ancien buste de Constantin II qui sont tous

les deux laurés. La grande innovation de la troisième émission en dehors des bustes est l’augmentation du nombre

des officines. Ouvert en 326 avec deux officines, une troisième officine est venue s’ajouter lors de l’émission

suivante. Cette fois ci, nous avons un total de sept officines (A, B,

Γ, ∆

, E, S, Z). Une hiérarchisation semble encore

s’opérer : aux deux césars, sont réservées la troisième officine pour Constantin II (RIC 27) et la sixième pour

Constance II (RIC. 28). Si le très rare type SPES PVBLIC n’est recensé que pour la première officine (RIC. 26) les

trois autres revers se partagent plusieurs officines. Si le type GLORIA RO-MANORVM (RIC. 23) semble courant

pour la première officine, il se rencontre aussi pour les quatrième et sixième officines, mais semble très rare pour la

deuxième officine. Le type LIBERT-A-S – PVBLICA semble courant pour la cinquième officine, mais partage aussi

la deuxième officine. Le type GLORIA EXERCITVS (RIC 22) se rencontre pour les deuxième et troisième officines.

Cette troisième émission se caractérise par l’apparition d’une tête avec un diadème composite et se décline en deux

versions dont une variété avec les yeux levés vers le ciel qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre (RIC. 25). La

datation de cette émission semble prendre la suite de la précédente et semble s’étendre entre 327-328.

La quatrième émission, de loin la plus importante en production voit l’introduction d’un nouveau type de revers

propre à l’atelier de Constantinople avec CONSTANTINI-ANA DAFNE (RIC. 29-35) et semble lié à la brillante

campagne que Constantin Ier mène sur le Danube, tout proche de la nouvelle capitale qui est en train de s’ériger

à l’intérieur du premier mur. Si nous n’avons qu’un seul revers qui se décline de nouveau sur sept officines, en

revanche, nous avons sept types de bustes différents dont plusieurs ne sont que des variantes avec parfois une tête,

les yeux levés vers le ciel, semblant implorer Dieu et sa miséricorde. Le buste le plus répandu dans cette émission