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CONSTANTINOPLE

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CONS

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LE MONNAYAGE DE BRONZE DE L’ATELIER DE CONSTANTINOPLE (326-330)

Constantinople est l’un des ateliers les plus importants de l’empire

romain jusqu’en 395, puis le principal atelier de l’empire romain

d’orient avant de devenir l’atelier le plus important de l’empire

byzantin jusqu’à la prise de la ville par les Turcs en 1453. Cependant

la production si elle fut importante, semble réduite avant la réforme

de 330 et l’introduction du type « GLORIA EXERCITVS ». Entre

la création de l’atelier et cette réforme monétaire, le monnayage de

bronze est souvent original et singulier, propre à l’atelier. Nous

allons essayer de voir pourquoi et comment l’atelier s’est-il mis en

place et présente-il cette originalité avant de rentrer dans le rang et

de devenir un « atelier normal » de l’Empire.

L’ouverture de l’atelier de Constantinople pose un problème chronologique intéressant. Nous l’avons évoqué

dans

ROME XXIV

, consacré à l’atelier de Sirmium (p. 5-16). Nous avions placé l’ouverture de l’atelier de

Constantinople pendant l’été 326. L’atelier de Sirmium ferme ses portes après

que Constantin ait quitté la ville, le 22 mai 326 (op. Cit., p. 6).

La décision de l’ouverture de l’atelier de Constantinople a pu être prise au

moment de la présence de l’empereur dans la cité à partir du 8 mars 326. Crispus

(RIC. 8) et Fausta (RIC. 12) apparaissent au cours de la première émission ce

qui implique obligatoirement que l’atelier frappait avant leur disparition à la

fin de l’été (août/septembre pour Crispus). Les monnaies de la première

émission sont rares et semblent indiquer une fabrication réduite. L’atelier de

Constantinople pourrait donc commencer à frapper entre mars et juillet 326

avec seulement deux officines (A et B). Cette chronologie pourrait être encore

affinée si l’ouverture de l’atelier est à mettre en rapport avec les vicennalia de

l’empereur en juillet 326 comme le montre le monnayage d’or (RIC 1, aureus,

5,40 g). Cependant, le monnayage de bronze n’apporte aucune conclusion

satisfaisante puisque la première émission est conforme aux autres ateliers de l’Empire.

Un autre problème vient se greffer au premier, c’est l’apparition de monnaies divisionnaires fort rares (demi-nummi)

pour l’atelier de Constantinople où sont associés Constantin Ier, Constantin II César et plus remarquable, Constantia

la demi-sœur de Constantin Ier, la femme de Licinius Ier et la mère de Licinius II.

Constantia, fille de Constance Ier Chlore et de Théodora avait épousé Licinius Ier en 313. Elle meurt vers 330. Sur

la monnaie de Constantinople (RIC. 15), elle porte le titre de «

Nobilissima Feminæ

», (femme très noble) et est

présentée au revers comme «

Soror Constantini Augusti

», (sœur de l’empereur Constantin). Le premier épithète

s’est déjà rencontré pour Hélène et Fausta en 319 pour l’atelier de Thessalonique en 319 (RIC. 48 à 51).

En revanche, nous n’avons ni Crispus, ni Constance II dans cette émission. L’absence de Crispus peut laisser

supposer une datation postérieure à la mort du César à la fin de l’été 326. En revanche l’absence de Constance II

ne se justifie pas et ne peut s’expliquer que par la rareté de l’émission et le fait que le type n’a pas encore été

retrouvé. Cette émission spéciale trouve-t-elle sa place en début d’émission ou au contraire à la fin des monnaies

de bronze, hypothèse retenue par P. M. Bruun dans le Roman Imperial Coinage (RIC. 13 à 15) ?

L’histoire de l’atelier de Constantinople pour le monnayage de cuivre débute par une émission classique, conforme

au standard des émissions des autres ateliers de l’Empire après 324. Outre Constantin Ier, nous trouvons les trois

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