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Nous ne reviendrons pas sur la marque de valeur (12,5) qui figure dans le

champ à droite de chacun de ces bronzes. Elle appartient à part entière à la

légende de revers. Même pour des analphabètes, elle devait être reconnue et

identifiée et permettre ainsi de savoir à quelle dénomination elle appartenait.

LE TYPEDEREVERS

Le type de revers est l’un des plus souvent représentés dans le monnayage

romain en particulier dans le monnayage de Licinius qui très tôt après son

élévation en 308 a choisi Jupiter comme référent plutôt que le Génie ou bien

Sol, dieux traditionnels des trois premières tétrarchies. Le choix de Jupiter,

alors que se livre un combat entre Paganisme et Christianisme constitue un

épisème et un symbole très fort que les élites et peut-être le commun des

mortels ne peuvent avoir ignoré à une époque et dans une région où la reli-

gion du Christ (du poisson) était largement implantée depuis au moins plus de deux siècles. Le spectre de la

dernière grande persécution de Dioclétien, puis de Galère ne peut-être absente des esprits pas plus que le rescrit

de Milan qui a proclamé la liberté de culte, en 313. Pas plus que ne peut être occultée l’orthodoxie religieuse de

Licinius, devenu tatillon avant de devenir persécuteur à la fin de son règne au moment où à la lutte politique

s’ajoute à l’affrontement religieux.

R/ Jupiter nu, debout à gauche, le manteau sur l’épaule gauche, tenant un globe nicéphore de la main droite et un

sceptre surmonté d’un aigle de la main gauche ; à ses pieds, à gauche, un aigle debout à gauche, tournant la tête à

droite, tenant une couronne dans son bec et à droite, un captif assis à droite, tournant la tête à gauche, les mains liées

dans le dos.

La représentation iconographique est d’une grande importance et le choix de chaque symbole n’a pas dû être fait

au hasard. Jupiter est nu debout à gauche. Nous devrions plutôt dire le personnage est nu debout à gauche. Il porte

la chlamyde attachée sur la poitrine, tombante au-dessus de l’épaule. Seul l’épisème constitué par le sceptre

surmonté de l’aigle tenu de la main gauche, permet d’identifier le dieu avec Jupiter. Le sceptre que tient Jupiter est

surmonté d’un aigle debout à droite, tournant la tête à gauche, tenant une couronne dans son bec. Ce symbole est

renforcé par un second aigle, qui cette fois-ci se trouve aux pieds du dieu à gauche et qui présente la même attitude,

mais cette fois-ci, l’animal est à gauche, la tête tournée à droite. Jupiter tient un globe nicéphore de la main gauche,

plus exactement un globe surmonté d’une victoriola (petite victoire) ou Niké, tenant une couronne de la main

droite et couronnant Jupiter. Ce terme du globe nicéphore est devenu récurrent au cours du III

e

siècle, au fur et à

mesure que la victoire désertait le camp romain. Enfin aux pieds du dieu, se trouve un captif assis à droite, les mains

liées dans le dos, tournant la tête à gauche vers Jupiter. Le captif lève les yeux sur le dieu. Il semble barbu, nu sur

certains exemplaires, à demi-vêtu sur d’autres. Ce type, bien que particulier, n’est pas extraordinaire et s’inscrit

dans la longue liste des revers qui depuis la règne d’Aurélien orne la plupart des monnaies, même si Jupiter s’est

vu détrôné progressivement par Sol à partir de ce même Aurélien et par le Génie de l’empire à partir de la réforme

monétaire de Dioclétien. Nous avons plusieurs autres revers de la période pour Licinius avec des légendes diffé-

rentes, mais qui présentent la même description. Ce type, en dehors de sa marque de valeur particulière dans le

champ ne revêt donc pas un caractère particulier, voir unique. Il s’inscrit dans la politique monétaire et religieuse

traditionnelle de Licinius qui tout en proclamant dès 313, à la demande de Constantin I

er

, la liberté religieuse pour

tous les cultes n’en reste pas moins profondément païen, favorisant en orient, une orthodoxie religieuse tradition-

nelle dans la partie de l’empire la plus christianisée. La présence, voir la résurgence d’un paganisme bon teint

rendait le conflit inévitable entre l’ancienne religion et la nouvelle.

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