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sans marque serait à grouper avec le type frappé pour Constantin Ier, RIC, op. cit., p. 466. Cependant dans le
classement, P. M Bruun semble distinguer trois phases démission avec la marque pointée au milieu.
Le problème qui se pose à nous est de savoir si la fabrication des monnaies de cuivre de latelier de Sirmium sest
réalisée en une seule fois ou en plusieurs phases avec une seule officine ou deux officines comme le laissaient
entendre R. A. G. Carson, P. V. Hill et J. P. C. Kent dans le LRBC.
Sans présager de nos conclusions finales, faisons remarquer, cependant que dans le RIC. VIII, rédigé par J. P. C. Kent
en 1981, lors de la réouverture de latelier de Sirmium en 351 on a eu recours pour la différenciation des officines
aux lettres A et B dans les émissions de bronze (cf. RIC, op. cit., p. 387 par exemple).
Nous avons peut-être un début de réponse avec le trésor de Bikic-Do (quelques kilomètres de Sirmium), découvert
en 1952 qui contient 10.590 nummi dont 22 antérieurs à 322 et 9 postérieurs à 324 avec 8.581 monnaies de la
période comprise entre 320 et 324. Nous avons 367 nummi de latelier de Sirmium répartis entre Constantin Ier
(249 ex., RIC. 48) Crispus (67 ex., RIC 49) et Constantin II (51 ex., RIC 51). Il ny a pas de monnaies pour Constance
II, Hélène et Fausta. Les monnaies de latelier de Sirmium ne représentent que 3,46% du total alors que Siscia à lui
seul, cest 44% du total. Le trésor de Bikic-Do est très intéressant et important à cause de sa composition et de sa
localisation. C. Brenot, lun des auteurs de la rédaction de larticle met laccent que les neuf monnaies daprès 324
peuvent constituer un appoint qui aurait été rajouté « après ». Un autre dépôt, celui de Flavia Solva (à 50 km de
Poetevio dans le même diocèse) avec 498 nummi et 7 pour latelier de Sirmium présente un faciès comparable et a
été enfoui en 324 peu avant le début du conflit (Sirmium VIII, op; cit., p. 11 et 12). Labsence de nummi pour
Constance II, Hélène et Fausta semble indiquer que la phase de thésaurisation sest terminée avant lémission de
ces monnaies, donc avant novembre 324 au plus tôt. Cette information renforce lidée que nous pourrions avoir
plusieurs phases, voir émissions différentes dans le monnayage de latelier de Sirmium. La fabrication des mon-
naies de Constantin Ier, de Crispus et de Constantin II a commencé avant le 8 novembre 324. Mais la fabrication
de ces monnaies a pu continuer après cette date.
Claude Brenot, (Sirmium VIII, p. 82) fait remarquer fort justement le rôle dappoint du monnayage saucé de latelier
de Sirmium, 3,46 % du total alors que les trois ateliers balkaniques (Siscia, Sirmium et Thessalonique) représentent
65% du total. Cette faiblesse sexpliquerait par la date tardive du début des émissions de Sirmium (324) et la
faiblesse de la production avec un rôle dappoint de latelier, plutôt spécialisé dans la fabrication des espèces
précieuses (or et argent).
Le même auteur accepte que la marque (.SIRM.) puisse être lindication dune seconde officine. Les monnaies sans
marque (SIRM) étant réservées à Constantin Ier et celles avec point à Crispus et à Constantin II. Nous avons du mal
à accepter cette conclusion pourtant logique. Les Romains attachent trop dimportance au système de marquage
des émissions comme nous le prouve lhistoire des ateliers pour que latelier particulier de Sirmium ait fait excep-
tion à la règle. Cette marque de Sirmium entourée de points est certainement un moyen de distinguer deux produc-
tions différentes. Il est en revanche possible que les deux émissions se soient succédées rapidement ou même
quelles aient été frappées simultanément, mais différenciées dans la production pour deux types de revers qui se
ressemblaient beaucoup. Nous y reviendrons dans la typologie.
Nous semblons nous orienter vers deux grandes émissions qui sarticulent avant et après le 8 novembre 324.
Avant le 8 novembre 324, nous avons une émission avec deux phases ou deux officines, suivant les choix de chacun,
avec Constantin Ier dun côté et de lautre Crispus et Constantin II et deux marques distinctives datelier SIRM
et .SIRM. Dans un second temps après le 8 novembre 324, une seconde émission avec la marque SIRM pour Cons-
tance II, Hélène et Fausta vient compléter la vie de latelier. Une troisième possibilité peut soffrir à nous avec le
même schéma et la continuation des types précédents ajoutés à la nouvelle émission.
Au regard du trésor de Bikic-Do, la production de latelier de Sirmium bien que sporadique semble avoir été
importante avec un total de 367 monnaies réparties entre 249 nummi pour Constantin Ier, 67 pour Crispus et 51
pour Constantin II. Nous verrons quavec 32 monnaies seulement que nous avons pu proposer en quatorze ans au
total, latelier de Sirmium pour la période 324-326 reste un atelier « dappoint » à la production réduite et lun
des plus rares et des plus recherchés de lempire romain.
Laurent Schmitt (ADF 007)