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LES TYPES DE REVERS

1. Victoria (la Victoire) debout à droite, tenant une palme de la main

droite et un trophée reposant sur l’épaule gauche ; le pied droit posé

sur un captif sarmate assis à droite, les mains liées dans le dos.

La typologie n’est pas nouvelle, une Victoire avec ses attributs foule

un vaincu qui est assis et soumis, les mains attachées dans le dos. La

Victoire marche. Elle est en mouvement, vers la droite, va de l’avant.

Tenant les symboles qui la caractérisent, une palme et un trophée, elle

est la garante de l’unité et du bon droit, marquant le succès militaire.

Sous-entendu est le message lié aux civils, le contrat qui lie le pouvoir

central avec son bras armé, la légion et les auxilliaires qui combattent

sans relâche les invasions et repoussent toujours l’envahisseur. Ce

mythe déjà controversé au III

e

siècle et mis à mal doit permettre aux

populations de retrouver confiance et justifie le rôle civilisateur des

Romains. Ce revers simple devait interpeller les populations auxquelles

il s’adressait, en particulier dans cette partie de l’empire, qui depuis

un siècle, est en première ligne, face aux envahisseurs, qui par vagues successives ont brûlé, pillé, razzié, tué et

vidé une des régions les plus riches de l’empire.

2. Légende dans une couronne fermée par un ruban avec unmédaillon

centré.

En réalité, la couronne est celle dont sont coiffés, soit l’Auguste avant

l’apparition du diadème, soit les Césars. Cette couronne est formée de

deux branches de laurier, fermée par deux rubans aux extrémités parfois

bouletées. En chef, les deux branches de laurier se terminent par un

petit médaillon évidé, parfois perlé et centré d’un globule. Il s’agit en

l’occurrence d’un gemme (bijou).

3. Porte de camp surmontée de deux tourelles et d’une étoile.

La porte de camp, l’enceinte ou la tour de guet prennent une importance

considérable dans le système de défense du limes et de l’arrière pays

romain. Nous avons évoqué les raids punitifs. Mais la défense romaine

devient statique et l’attaque n’est plus qu’une réponse tardive et

punitive et non plus la raison d’être, la conquête. Les cités se sont

entourées d’enceintes et de portes fortifiées (Porta Nigra à Trèves)

qui s’intègrent dans un système militaire défensif. Le choix du limes

au I

er

siècle a obligé l’armée romaine avec la légion, normalement

offensive à se figer et à attendre l’attaque venue de l’autre côté, du

Barbaricum. La guerre de préventive ou de conquête est devenue subie,

défensive. La taille et les dimensions de l’empire l’ont fragilisée. L’armée de conscription, puis d’engagés, s’est

d’abord provincialisée avant de se barbariser. Le choix de la porte et sa représentation sont les conséquences

inéluctables de ces choix. Cette porte ou muraille ou tour est le dernier rempart face à l’envahisseur, un choix de

société contre l’adversité.

Ce type semble standardisé et hiératique. En fait il n’en n’est rien. La porte de camp (enceinte militaire, sans

porte) présente une diversité de représentation avec un nombre variable de pierres verticales de 6 à 10, parfois

surmonté d’un étage, orné de meurtrières. Les tourelles sont parfois décorées et sur certains exemplaires, la porte

de camp est posée sur une base ou un étage ce qui semble tout à fait exceptionnel pour ce type.

n° 157216 R/

n° 210120 R/

n° 157216 R/