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PROBUS : UNGRANDGÉNÉRAL
La fin de la dynastie des Sévères plongea l’Empire dans une période chaotique où les empe-
reurs se succédèrent au gré des acclamations impériales et des affrontements entre les diverses
légions de l’armée romaine. Peu d’empereurs eurent la force et la possibilité de maintenir
l’Empire entre leurs mains pendant plus de cinq ans. Ces empereurs, avant d’être des dirigeants
politiques, devaient avant tout être de grands chefs militaires. Parmi ces derniers, on peut citer
Aurélien et Probus. Cette “anarchie militaire”, terme sous lequel on dénomme souvent la seconde
moitié du troisième siècle, ne prit fin qu’avec la mise en place de la Tétrarchie, laquelle va vite
donner naissance à la dynastie constantinienne.
Probus s’inscrit dans la continuité politique d’Aurélien et de ses réformes. Il entreprît de
maintenir l’Empire unifié, continua la décentralisation de Rome manœuvrée par Aurélien, et
tenta de conserver un système monétaire stable, en mettant un frein à l’éternelle dévaluation de
l’antoninien et à la crise économique du troisième siècle. L’Empire Romain romain ne put
jamais se relever réellement de cette crise : c’est le début de la décadence romaine.
RÉSUMÉCHRONOLOGIQUE
19/08/232 Naissance de Marcus Aurelius Probus à Sirmium, capitale de la Pannonie. Son père
Maximus était soit un tribun militaire, soit un agriculteur.
06/06 276 Mort de Tacite. Florien est déclaré empereur.
fin 06/276 Probus, grand général qui a connu une importante carrière militaire dès le règne de
Valérien Ier, alors âgé de quarante-quatre ans, est porté sur le trône impérial par ses
soldats qui lui vouent une véritable adoration.
05/09/276 Florien est assassiné par ses propres soldats avant un combat qui devait opposer les
troupes de Florien à celles de Probus. Probus, respectueux, demande au Sénat de
confirmer son élection. TRP I. Sa titulature complète devient Imperator Caesar
Marcus Aurelius Probus Pius Felix Augustus. Pour faire respecter l’autorité impé-
riale, il fait assassiner les meurtriers de Tacite.
277 TRP II. COS I, premier consulat. À Rome, il continue la construction du mur
d’Aurélien (fortification autour de Rome), et reprend la plupart des projets de ce
prince pour lequel il montre un grand respect.
278 TRP III. COS II, deuxième consulat. Probus part rétablir la paix en Gaule qui est
envahie et pillée par les barbares venus des régions sub-rhénanes.
279 TRP IIII. COS III, troisième consulat. La paix est rétablie en Gaule. Probus or-
donne à ses soldats de procéder à des travaux d’intérêt public (plantation de vignes,
assèchement de marais, constructions de ponts et de divers bâtiments publics, etc).
début 280 Probus signe une trêve avec le roi perse Vahram II.
280 TRP V. Probus part assiéger l’usurpateur Saturninus en Palestine. Craignant Probus,
Saturninus est assassiné par ses propres partisans. De retour en Occident, Probus
doit mâter la rébellion de Bonosus qui s’est déclaré empereur à Cologne. Son armée
vaincue, Bonosus se suicide.
281 TRP VI. COS IIII, quatrième consulat. Proculus, riche propriétaire, est déclaré
empereur à Lyon. Alors que Probus marche en direction de la ville gauloise, Proculus
s’enfuit chez les Francs. Ceux-ci, craignant de devoir une nouvelle fois affronter
l’armée romaine, le livre à Probus. Proculus est exécuté.
mi 281 Probus rentre à Rome et célèbre, de manière somptueuse, ses nombreuses victoires.
Des animaux exotiques (éléphants, lions, etc) sont offerts au cirque. Il croit la paix
enfin rétablie dans l’Empire.
282 TRP VII. COS V, cinquième consulat. Probus part pour l’Orient où il désire poursui-
vre les conquêtes d’Aurélien (acquérir la Mésopotamie et l’Arménie). Tout au long
du trajet, il ordonne la réalisation de travaux d’intérêt public à ses soldats, en
particulier à Sirmium, sa ville natale.
09/282 Carus, préfet du prétoire à Rome, profite de l’absence de Probus pour revêtir la
pourpre impériale. En Orient, las de réaliser des travaux qu’ils jugent sans intérêt et
déshonorant, certains soldats de l’armée impériale assassinent Probus et rejoignent
le camp de Carus qui devient, de facto , le nouveau maître de l’Empire Romain.
Jérôme MAIRAT