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lP11 - Le patrimoine de la Banque de France Collectif

Le patrimoine de la Banque de France Collectif
Non disponible.
Article vendu sur notre boutique internet (2015)
Prix : 58.00 €
Auteur : Collectif
Editeur : Flohic
Langue : français
Caractéristiques : Paris 2001, relié, 19x24,5, 712 pages, plus de 2000 notices et 2000 photographies en couleur, bibliographie.
Poids : 1213 g.

Commentaire


Des multiples ouvrages consacrés à la Banque de France, voici sans doute l'un des plus complet. Sur plus de 700 pages, tous les aspects de la Banqu
e sont abordés, dévoilant cette institution méconnue. Ce ouvrage intéressera tant les amateurs d'histoire que les collectionneurs. La présentation est soignée et l'ouvrage est richement illustré. De très nombreuses représentations de billets en couleur illustrent les différentes périodes de la Banque de France. A noter que 29 pages sont consacrées aux collections monétaires du Médaillier de la Banque de France.
Attention, ce livre n'est disponible qu'en quantité limitée..

Article


Le Patrimoine de la Banque de France

Si l'on croit qu'un grand livre est celui qui pourrait donner lieu à des dizaines d'autres, alors " Le patrimoine de la Banque de France " est indiscutablement un grand livre.

Construit en 700 pages, plusieurs milliers de notules et d'illustrations en couleurs, ce livre - élément d'une importante série qui répertorie le patrimoine de villes, de départements… - a cherché à être complètement exhaustif.

Il y réussit presque (je n'ai rien trouvé sur les jetons de la Banque) sauf qu'il survole à notre grand désespoir des pans entiers de ce patrimoine de la Banque que nous voudrions tant voir mieux développés !

En effet, dès les premières pages feuilletées, on se rend compte que la Banque de France a absolument tout gardé. On y voit bien entendu des projets de billets, des billets émis et des documents historiques ou politiques mais aussi des meubles, des plans d'ateliers, des portraits, des registres du personnel, des vêtements, des outils… tout ce qui a pu être utile un jour à cette immense banque bicentenaire est conservé quelque part.

Et c'est cela qui fait rêver. De nombreux détails nous apparaissent, même s'ils ne sont pas relevés par les auteurs, du trivial à l'essentiel. On passe selon les époques des personnages de Beaumarchais à ceux de Balzac, d'Eugène Sue puis de Victor Hugo. Telle recommandation de prudence donnée par affiche aux encaisseurs nous rappelle le " Boulevard du Crime " des " Enfants du Paradis "….

Quelques anecdotes au hasard : Page 570, photo d'un trousseau de clés sur lequel on voit deux clés de sécurité qui font une bonne trentaine de centimètres de long, voilà qui laisse rêveur quant à l'épaisseur de la porte du coffre… page 50, une miniature de Juliette Récamier (le modèle choisi par Dupré pour la République des premières monnaies de bronze… on comprend mieux pourquoi, elle était absolument charmante…Page 551, le premier ordinateur arrive à la Banque en 1958 : révolutionnaire, sa mémoire centrale fait 2k (vous avez bien lu). Page 451, les chaussures des lingotiers, renforcées sur le dessus d'une voûte métallique pour éviter la fracture du pied si un lingot est lâché par mégarde…

Ayant passé une dizaine d'heures à feuilleter attentivement ces 700 pages, je pourrais en parler pendant des heures, d'autant plus que le livre n'est rien par rapport à ce que l'on imagine qu'il pourrait être si tout était développé…

Bref, " Le Patrimoine de la Banque de France " est absolument incontournable pour tous : n'imaginez surtout pas qu'il soit réservé aux amateurs de numismatique papier ! La Banque de France gérait l'Or de notre pays, ses émissions monétaires, du temps où le papier était de l'or. Certaines mauvaises langues citées, et nous y reviendrons, disaient même que la Banque gérait la France… On trouve dans ce livre une quantité incroyable d'informations directes et indirectes sur les monnaies, la réaction du public à leur égard, les contraintes et les tentatives d'amélioration qui ont façonné deux siècles ou presque de numismatique métal. Plus important encore, les monnaies ou billets que nous collectionnons sont des portes sur notre histoire. Grâce aux objets, lieux et personnages décrits dans ce livre, cette histoire prend chair et vie. Nous rentrons dans la vie quotidienne - au travers d'une foule d'anecdotes issues des documents d'archive conservés - de nos grand-parents (La Gauche attaque le pouvoir des 200 familles), de nos arrières grands-parents (Donnez votre or pour la France) et ainsi de suite jusqu'à Bonaparte, la Révolution et le Franc.

L'organisation du livre, croisée entre les époques historiques, les grandes familles du patrimoine (bâtiments, collections, meubles, outils, archives….), hommes, activités professionnelles, témoignage du temps… rappelle un peu celle d'un site internet, en arborescence. En revanche, ce qui n'apparaît qu'une fois avec plusieurs entrées dans un site est là parfois dupliqué selon les chapitres, ce qui peut choquer au premier abord.
Le livre fait aussi la part belle au personnel de la Banque, que celle-ci semble avoir dès le début de son activité considéré comme l'un de ses principaux actifs.

Plus loin encore qu'une extraordinaire vitrine des mentalités, ce livre mène à une réflexion sur le Pouvoir en France, qui concerne absolument tout le monde.
Il faut se rappeler que la gigantesque machine que l'on sent derrière ces objets et documents fut une Banque privée jusqu'aux décrets de nationalisation du Général De Gaulle en 1945 (L'indépendance de la Banque envers les politiques, réinstallée en 1993 et que l'on cherche actuellement à recréer pour la BCE, fut donc théoriquement totale pendant cent cinquante ans). La rupture de la coopération Banque/Politique est finale dans l'immédiate avant-guerre où le pouvoir de gauche accuse la Banque d'être aux mains des 200 familles et de diriger, de fait, le pays, contrant ses efforts de redistribution. Elle était déjà latente bien avant le tournant du siècle où la Gauche, encore, s'élevait contre le renouvellement du privilège d'émission de billets. On peut se demander si, pendant 150 ans, une partie importante des décisions politiques ne le furent pas prise avec, au moins, l'aval de la Banque. Certes, nous ne savons pas ce qui était à l'époque considéré comme une décision politique importante mais nous savons aujourd'hui que celle de financer, directement ou indirectement, l'industrialisation de la France, les Chemins de Fer et l'expansion internationale étaient des décisions cruciales.
De la même manière, aujourd'hui, on constate que le Pouvoir en France est, tant pour la hiérarchie politique que pour la puissance financière et médiatique, aux mains des mêmes élites, formées dans les mêmes écoles, imprégnées de la même vision du monde. Continuité des principes aristocratiques ?

Parmi la trentaine de sites internet qui pourraient être créées à partir de ce livre, citons en vrac : le médailler métallique (une trentaine de pages présentent quelques unes des " pièces " maîtresses dont un extraordinaire sesterce de Matidie, une 40 francs 1808U (340 exemplaires frappés)… des gothiques de toute beauté, un double Henri d'or à la Gallia, (notons d'ailleurs que l'imprimeur a raté la couleur de l'or), le médailler papier (il est d'un richesse incroyable, entre autres dans les précurseurs), la collection de spécimens de la Banque tant pour ses propres productions que pour les spécimens reçus d'autres instituts d'émission, la collection des essais de billets tant pour les types adoptés que pour les projets non suivis de réalisation, la pinacothèque, d'une remarquable richesse, le patrimoine mobilier au sens strict tant pour les meubles de collection que pour les meubles utilitaires, témoins de leur époque… Il faudrait aussi rajouter les archives sociales de la Banque : où trouver deux siècles ininterrompus de salaires, " d'avantages sociaux ", l'apparition des retraites, des caisses d'assurances des employés, bref l'histoire de la France sociale des " origines " à nos jours ? On pourrait de même mettre en ligne un choix des archives commerciales de la Banque : c'est une source gigantesque sur les prix, les conditions commerciales, le développement de l'économie française sur deux siècles ! Combien d'universités, de chercheurs, de simples amateurs (du verbe aimer, l'amateur est celui qui aime), en France et dans le monde, ne rêveraient d'un accès aisé, immédiat et gratuit à une telle source d'informations et d'images ?
Il ne faudrait pas oublier, pour tous les amateurs de titres, de mettre en ligne les titres de bourse préservés par la Conservation depuis la dématérialisation, collection qui doit être la plus complète au monde pour les entreprises françaises.
J'arrête car je pourrais continuer pendant une demi-page… sans d'ailleurs épuiser les possibilités. Une dizaine de millions de pages, probablement. Parfaitement possible : la Bibliothèque nationale de France a mis en ligne, avec Gallica, quinze millions de pages et une petite équipe comme la nôtre, sans un centime de subventions, cent mille. Nous avons 3.500 visiteurs par jour, un ensemble de sites BdF en aurait probablement 30.000, cent fois plus que n'importe quel musée de contenu équivalent, pour cent fois moins cher… Chiche ?

En attendant, plongez dans le livre " Le Patrimoine de la Banque de France). Sept cent pages de rêves pour deux cent quatre-vingt dix francs (44,20 euros), c'est un cadeau.


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