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lM61 - La monnaie grecque AMANDRY Michel, DE CALLATAY François, GERIN Dominique, GRANDJEAN Catherine

La monnaie grecque AMANDRY Michel, DE CALLATAY François, GERIN Dominique, GRANDJEAN Catherine
Non disponible.
Article vendu sur notre boutique internet
Prix : 11.00 €
Auteur : AMANDRY Michel, DE CALLATAY François, GERIN Dominique, GRANDJEAN Catherine
Editeur : Ellipses
Langue : français
Caractéristiques : Paris 2001, broché, 14,5 x 19, 176 pages
Poids : 233 g.

Commentaire


Cet ouvrage, sans prétention, devrait trouver sa place dans toutes les bibliothèques car il permet d'aborder facilement toutes les facettes du monnayage grec pour un prix modique. Il n'intéresse pas simplement les étudiants en histoire ancienne, mais constitue une introduction générale indispensable pour aborder les monnaies de la période archaïque à la période hellénistique sans oublier l'époque classique. Introduction sur la fabrication, la circulation les techniques de classement, bibliographie, glossaire, cartes et table des matières rendent cet ouvrage de 176 pages clair, net et précis..

Article


Dominique Gérin, Catherine Grandjean, Michel Amandry, François de Callataÿ, La monnaie grecque, Paris 2001, collection ellipses, format 14,5x19 cm, 176 pages. Prix : 11 euros. Vous pouvez vous procurer cet ouvrage auprès du Comptoir Général Financier (CGF) 36 rue Vivienne 75002 PARIS (prévoir 5 euros pour les frais de port).


Au premier abord, la couverture est déconcertante et rappelle plus les collections des bibliothèques vertes ou roses qui ont bercé notre enfance. Elle ne peut pas passer inaperçue et se remarque immédiatement dans une bibliothèque. Le livre a un parfum de déjà vu, une énième version des monnaies grecques d'Ernest Babelon publiée après le premier conflit mondial dans la petite bibliothèque Payot. Une seconde réflexion vient poindre à l'horizon : ils ont du se mettre à quatre pour arriver à rédiger cet ouvrage.

Après cette critique incisive, superficielle et gratuite, j'ai ouvert ce livre et je l'ai dévoré comme un roman de la première à la dernière page. Quatre auteurs certes, mais une seule main, un même amour de la monnaie grecque. Un livre simple et clair, facile à lire, bien écrit qui donne envie de découvrir ou de redécouvrir la numismatique grecque. Cent-soixante-seize pages de plaisir et de bonheur à mettre entre toutes les mains. Ouvrage d'abord destiné aux étudiants d'histoire ancienne, il rendra de nombreux services à des numismates chevronnés qui croient connaître les monnaies grecques. Moi-même, dans le glossaire, j'ai redécouvert le sens de certains mots oubliés depuis les bancs de la fac comme épisème : " signe marque distinctive ; symbole parlant, souvent reproduit comme type principal d'une cité " ou dokimon : (nomisma - sous-entendu) monnaie ayant seule cours légal ".

Chacun des auteurs s'est chargé de la rédaction d'un chapitre de l'ouvrage. L'ensemble cohérent nous donne un ouvrage clair et concis.

L'avant-propos fixe bien les limites de l'ouvrage, essentiellement destiné aux étudiants (p. 3-4).

C'est François de Callataÿ, chef du département des Cabinets muséologiques (estampes, manuscrits, monnaies et médailles) de la Bibliothèque royale de Bruxelles et nouveau Directeur d'études à l'E.P.H.E IVe section qui a succédé à la chaire de Georges Le Rider, ouvre " le bal " avec l'Introduction, son florilège de définitions numismatiques et sa terminologie. Il aborde tour à tour tous les aspects de la fabrication avec le choix du métal, la préparation des flans, la fabrication des coins, la frappe, travaux qui se réalisent dans l'atelier.

L'exposé est clair et succinct, intelligible, accompagné par de nombreux dessins explicatifs (p. 6-17). Dans le même chapitre, l'auteur nous explique ensuite les cheminements de la monnaie depuis sa fabrication jusqu'à la mise en circulation des espèces (p. 16-18).

La seconde partie de cette introduction est consacrée à l'étude moderne à laquelle doit se livrer tout numismate. La problématique est tournée vers plusieurs axes qui vont permettre d'appréhender le phénomène numismatique. La réunion de la documentation (les monnaies et la bibliographie), est un premier axe. L'étude des coins avec la recherche des liaisons en est un second. Encore une fois, des dessins viennent éclairer les propos de l'auteur.

Nous ferons remarquer au passage le nombre de contrôles à effectuer en fonction de la croissance de l'échantillon pour une étude de coins. Si pour trois monnaies, seulement trois contrôles s'avèrent nécessaires, pour un échantillon constitué de mille individus, 499.500 contrôles seront indispensables afin d'effectuer le même travail. Il ne faut alors plus s'étonner pourquoi une thèse de numismatique grecque accompagnée d'un corpus demande souvent plus de dix ans de recherches et d'efforts.

L'auteur profite de son discours pour nous livrer quelques réflexions sur le travail statistique qu'il a souvent utilisé au cours de ses recherches. Le troisième axe de recherche est consacré à l'études des poids d'une population donnée. Le quatrième axe de recherche doit reposer sur l'étude de la composition métallique des espèces. Quant au dernier point de cette introduction, il a pour objet l'étude de la circulation monétaire. L'ensemble de ces phénomènes permet d'appréhender l'étude d'une série monétaire ou d'un monnayage dans son ensemble. Ces principes fondamentaux, ici exposés pour la numismatique grecque, pourraient s'appliquer à de nombreux autres secteurs, ces principes méthodologiques constituant la base nécessaire à tout approfondissement ultérieur (p. 18 -40).

L'ouvrage, pour les autres parties emprunte le dédale chronologique de l'histoire grecque.

A Dominique Gérin, conservateur en chef au Cabinet des médailles de la BnF est revenu le mérite de présenter l'époque archaïque, des origines au début du Ve siècle avant J.-C. A l'intérieur de ce chapitre, le plan est à la fois historique et géographique.

L'auteur étudie tout d'abord l'apparition de la monnaie en Asie Mineure avec la création de la monnaie d'électrum et son développement jusqu'à la révolte d'Ionie (494 avant J.-C.). Dans un second temps, elle se penche sur la naissance du bimétallisme en Lydie avec les créséides, puis après la conquête perse, les dariques et les sicles. Logiquement, elle poursuit son étude par les vassaux de l'Empire perse avant de faire le tour des côtes de l'Asie Mineure.

Le second chapitre est consacré à la naissance de la monnaie en Grèce et en Mer Égée, en débutant par Égine et le monnayage des Cyclades avant d'étudier le monnayage archaïque d'Athènes (wappenmünzen = monnaies à blasons), puis l'apparition du monnayage à la chouette, au moment de la chute des Pisistratides entre 520 et 510 avant J.-C. L'auteur tourne ensuite son regard vers Corinthe et l'Eubée avant de descendre vers le Péloponnèse et la Crète. Après, elle revient sur la Grèce Centrale avec les monnayages de la Béotie, la Thessalie, la Phocide, enfin la Grèce du Nord qui fait la jonction avec l'études des monnayages archaïques de la Macédoine et de la Thrace avec la découverte de la Chalcidique. Ce voyage initiatique se termine par la découverte des monnayages de Grande Grèce et de Sicile. Le mot qui revient le plus sûrement est celui de survol ou d'initiation. Le langage est clair et limpide, les données précises et lapidaires (p. 41-84)

Le second chapitre a été rédigé par Catherine Grandjean, professeur d'histoire grecque à l'université de Nantes, et nous décrit la période classique comprise entre 479 avant J.-C., date de la bataille de Platées et 336 avant J.-C., accession d'Alexandre III le Grand. Le plan de cette partie est légèrement différent. Il ne nuit pas à l'esthétique de l'ensemble et n'est pas répétitif ou redondant avec les deux chapitres précédents.

Dans un premier temps, l'Auteur s'intéresse à ce qui va caractériser la monnaie à l'époque classique d'un point de vue méthodologique avec les métaux employés, les types et les inscriptions, les différents étalons monétaires et les différentes dénominations monétaires. Dans une seconde étape, elle se penche sur l'étude de la production et de la circulation monétaire en revenant un plan plus traditionnel et géographique, partant de la Grande-Grèce et de la Sicile pour faire le tour de la Méditerranée, mettant l'accent sur Athènes et l'alliance Attico-délienne avec les alliés, et les conséquences de la guerre du Péloponnèse pour Athènes, avec la montée en puissance des rivales de cité athénienne, Sparte, Corinthe et Thèbes.

L'auteur ne néglige pas pour autant, les autres parties du monde grec et des territoires aux confins de ce monde avec l'étude des monnayages de la Grèce d'Europe et d'Asie jusqu'à l'avènement d'Alexandre le Grand. Une troisième partie est consacrée à perception de la monnaie par les grecs à l'âge classique avec un développement malheureusement trop court à mon goût sur les philosophes face à la monnaie, à la perception et rôle de la monnaie face à l'État, enfin à la monnaie comme moyen et baromètre des échanges (p. 85-116).

Le troisième chapitre est consacré au monnayage à l'époque hellénistique entre l'avènement d'Alexandre le Grand en 336 avant J.-C. et la mort de Cléopâtre VII d'Égypte en 30 avant J.-C. et la réduction de ce pays en province équestre romaine dépendant directement d'Octave. Il a été rédigé par Michel Amandry, Conservateur général, Directeur du Cabinet des médailles de la BnF. Le plan est de nouveau historico-géographique et après une rapide présentation du monnayage d'Alexandre (336-323 avant J.-C.), l'auteur se penche sur les monnayages des Diadoques et des Épigones. Son étude se poursuit par l'études des royaumes grecs macédonien, séleucide et lagide au IIIe siècle avant J.-C. Il met l'accent sur le grand trésor de Meydancikkale qui contenait plus de 66 kg de monnaies d'argent (5.215 pièces). Il ne néglige pas pour autant les autres petits royaumes émergents, Bithynie, Pont, Pergame, Bactriane, Parthie appelés à jouer un rôle important dans les périodes suivantes.

Si le soleil se lève à l'Est, l'auteur n'hésite pas à tourner son regard vers l'Ouest pour étudier l'évolution monétaire en Méditerranée Occidentale.

Le deuxième siècle, période de rupture, voit la disparition de plusieurs entités, Macédoine, Carthage, la proclamation de la liberté des Grecs à Corinthe en 196 avant J.-C. Cette période marquée par l'amoindrissement des grands royaumes hellénistiques voit l'émergence de Rome qui d'arbitre devient le principal interlocuteur en Grèce et en Orient. Attale III de Pergame finit par léguer aux Romains son Royaume.

Le Ier siècle avant J.-C. est marqué par les dernières tentatives afin de préserver l'hellénisme. Mithridate VI du Pont (120-63 avant J.-C.) en est le meilleur représentant. La lutte qui l'oppose aux Romains pendant plus de trente ans se termine par son suicide. Les monnayages sont de plus en plus stylisés, les poids et les titres des monnaies s'affaiblissent. Finalement, les Romains n'ont plus qu'à se baisser pour ramasser " la mise ". L'Égypte, le dernier rempart avec sa reine Cléopâtre, finit par devenir une province romaine en 30 avant J.-C. (p. 117-149).

La chute du dernier royaume grec héritier de la puissance macédonienne ne met pas fin au monnayage grec. Si Rome a triomphé, en imposant sa Loi, son étalon monétaire et son monnayage à l'ensemble de la Méditerranée, l'hellénisme n'est pas mort. Le conquérant ne va
pas systématiquement remplacer la monnaie locale par sa monnaie. Au contraire, pendant trois siècles, les cités grecques, d'Europe, d'Asie ou d'Afrique vont pouvoir monnayer, sous contrôle romain, mais continuer à faire vivre l'esprit des cités et des provinces de l'Orient. Si Rome a conquis l'Orient, la langue grecque a conquis Rome, les classes dirigeantes ainsi que le prince se sont hellénisés. Une partie de l'Empire continue de penser, d'écrire, de vivre et de monnayer en Grec. Au quatrième siècle de notre ère, Rome n'est plus dans Rome, la nouvelle capitale, Constantinople est grecque, belle revanche !


L'épilogue de cet ouvrage est une ouverture sur ces monnayages à la périphérie de l'Empire ou carrément dans l'Empire (p. 149-153).

Ce livre est agréablement complété par quatre cartes (p. 154-157), une bibliographie sommaire, mais actualisée (p. 158-164). Un glossaire que nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer vient enrichir ce petit opuscule avec six pages. Une table des illustrations (p. 170-171) et une table des matières (p. 173-176) viennent clore l'ouvrage.

Pour onze euros, cette synthèse s'avère l'indispensable vademecum à emporter partout, même en vacances !

L'ouvrage pêche certainement par sa couverture, son manque d'illustrations et la qualité très moyenne de ces dernières, mais l'invitation au voyage reste et nous propose de nous embarquer et de rêver. Alors ne vous privez pas d'acquérir ce lot d'immortalité et découvrez ou redécouvrez les racines de la civilisation occidentale.

Laurent SCHMITT.

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