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- 28 - MONNAIES DITES À LA CROIX SUD-OUEST DE LA GAULE(III e siècle avant J.‑C.) La notion de peuple ou de tribu semble s’effacer au regard de certaines attributions quand on examine les monnayages d’imitations d’Emporion ou de Rhodè. Si les prototypes sont frappés au-delà des Pyrénées, les imitations ont été émises des deux cotés de la chaîne montagneuse. La disparition précoce de R. Boudet (1958-1995) n’a pas permis à ce dernier d’établir un corpus de ces monnaies. Les trouvailles ne se limitent pas à l’Aquitaine, mais se répartissent sur legrand Ouest entre Loire et Pyrénées, soit près du tiers du territoire de la Gaule antique. Les trouvailles de monnaies de Rhodè se concentrent sur l’Aquitaine et ne dépassent pas le cours de la Garonne et de la Dordogne avec les trésors de Mouleydier en Dordogne ou de Mouliets-et-Villemartin en Gironde et jusqu’à Montlau- rès dans l’Aude et Foix dans l’Arriège. À qui attribuer ces monnayages, parfois très différents, qui ne présentent pas d’homogénéité au niveau des séries typologiques ? 238981. Drachme imitation de Rhodè, S. 486 , c. 240- 220AC. , (Ar, 18,5mm, 4,64g). A/ Anépigraphe. Tête féminine àgauche, stylisée, unglobule devant le nez. R/ Anépigraphe. Croix bouletée et cerclée, accostée de chevrons renversés et de lunules. Monnaie frappée sur unflanépais et unpeucourt,mais avec les types de droit et de revers complets et relativement bienvenus. Fine patinegrise, plus sombre dans les creux. LT.2325 - S.486 - CNH.21 p. 14 (R5). RR. TTB................................................................ 440€ Cet exemplaire provient de la collection M. G. Les drachmes de cette série sont des copies conformes au début et dégénèrent jusqu’à devenir des bouts demétal sur lesquels on distingue à peine le revers. Cet exemplaire est encore de bon style, avec les motifs bien nets. Ce type de drachme est directement copié sur le monnayage de Rhodè, l’actuelle Rosas (Espagne). Rhodè était une colonie de Rhodes et le revers des drachmes n’est pas sans rappeler celui de la métropole avec une rose au revers. Le prototype fut frappé auIV e siècle avantJ.‑C. et les imitations dès le début du III e siècle avant J.‑C. Techniquement, ces monnaies ne sont en aucun cas à l’origine des monnaies à la croix comme l’indiquait G. Savès dans l’introduction de son ouvrage en1976 : “Les imitations de Rhodè présentent des flans arrondis scyphates, obtenus engénéral par coulage de l’argent fondu dans un moule... Leurs poids varient entre3,80g et5,21g.” L’airegéographique de circulation de cesmonnaies reste limitée à la zone comprise entreNarbonne et Bordeaux pour laquelle R. Boudet avait relevé quinze lieux de trouvailles. Dans son étude, sur les monnaiesgauloises à la croix, R. Boudet avait relevé les poids de137 exemplaires et étudié les monnaies des sites de Mailhac et de Mouliets. VOLQUES TECTOSAGES (région de Toulouse) (II e - I er siècle avant J.‑C.) Les Volques Tectosages étaient certainement le peuple le plus puissant de l’Aquitaine. Quintus Servilius Cæpio qui écrasa la coalition volque en 105 avant J.‑C. se serait emparé de «l’or de Toulouse», fruit du pillage du temple d’Apollon de Delphes que les Tectosages auraient rapatrié avec eux avant de l’installer à Tolosa. Pour s’être emparé de ce trésor, il n’aurait alors connu qu’infortune ! 218783. Bande d’argent, préparée pour frapper des monnaies à la croix , I er siècle av. J.‑C. , (Ar, 20,5mm, 12h, 3,86g). Bout de bande, avec une extrémité arrondie, légèrement tordu, avec des traces de coupure ou cassure au burin. RRR. TB / TTB+................................................... 200€ Cet “objet”, puisqu’il n’est pas possibledeparler demonnaie, est conservédepuisdenombreusesannéesdansunecollection de monnaiesgauloises. Il fut découvert anciennement avec desmonnaiesgauloises à lacroix.De tels exemples debandes préparées pour la frappe des monnaies à la croix figuraient dans le trésor de Goutrens ! 186363. Drachme aux légendes ibériques , (II e - I er siècles avant J.‑C.) , série I, var. 1, (Ar, 14mm, 12h, 2,75g). A/ Anépigraphe. Tête àgauche, avec une chevelure assez confuse. R/ KON-TON-AKE-RE, dans une rouelle à quatre rayons, une olivette avec tigelle et unie au centre de chaque canton ; légende ibérique divisée en quatre répartie dans les quatre cantons. Bel exemplaire de cette rare monnaie. Si le droit est un peu confus, le revers est d’un beau style, mais partiellement hors flan. Fine patinegrise de collection. BN.3558 a et b - S.399 R/ - 400 bis A/. - Moneta 28, n° 286 (16 ex.). RRR. TB+ / TTB................................................... 390€ De par son droit, cette drachme est très proche de la monnaie S. 400 bis. Pour cette légende ibérique KON- TON-AKE-RE, la variété1 regroupe les monnaies avec une «tête figurée», ce qui n’est pourtant pas si évident sur cet exemplaire. Pour cette rare série monétaire, G. Savès fait très justement remarquerqu’iln’estpaspossibledesituer leoules lieuxd’émis - sion. Les trouvailles sont dispersées et ne concernent à chaque fois qu’un faible nombre d’exemplaires. Ces monnaies taillées auxcisaillesprésentent un typede têtequi ne se retrouverait sur aucune autre monnaie «à la croix»; il est pourtant intéressant de les comparer à lamonnaie S.291, de style languedocien(cf. MONNAIES XXIII, n°730). Le petit nombre d’exemplaires connus ne permet certainement pas d’appréhender correcte - ment l’ensemble de cette série. En1976, G. Savès proposait deux séries; la première avec les drachmes à tête àgauche et légendeKON-TON-AKE-REet lasecondeavec lesdrachmesà têteàdroiteet légendeUNTIKIA(représentéepar l’exemplaire uniqueconservéàlaBN). Si lereversadessimilitudes(tellesque lesolivettes réuniesaucentreparune tigelle) avec lesmonnaies à légendes latines, il est à noter que la hache est absente du3 e canton des monnaies à légendes ibériques. De plus, ces monnaies ont une croix bouletée alors que les croix des monnaies à légendes latines ne le sont pas.

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